Suite à l’article de la Manche Libre, sur l’intervention de notre groupe contre la subvention attribuée à la soirée des Miss, nous souhaitons d’abord réaffirmer qu’il nous est normalement encore permis d’exprimer notre point de vue notamment en tant qu’opposition dans un conseil municipal.
Rappelons d’ailleurs, qu’un vrai débat démocratique a eu lieu en conseil communautaire (CMB) entraînant un grand nombre d’abstentions (18 et 4 contre), fait rare dans cette assemblée.
Sur le fond, nous nous sommes déjà exprimés. Ce spectacle fut un succès avec un très grand nombre de réservations, c’est un fait. Mais nous tenons à redire qu’il ne correspond pas à la vision du féminisme que nous défendons. Nous ne tomberons pas d’accord sur ce point, dont acte. Le féminisme représente pour nous un progrès social, et, selon nous, ne s’exerce pas à travers des actions qui commencent par exclure la grande majorité des femmes notamment sur leur physique.
Sur la forme, notre propos est très clair : les élus Alternatives et d’autres élus de la CMB ont totalement joué leur rôle : s’assurer que les impôts des habitants sont utilisés à bon escient. Que finance réellement cette subvention ? S’il semble que 3000€ sur 130 000€ de budget ne devraient pas poser de question, si c’est si insignifiant, pourquoi donc en faire la demande ? Les élus d’opposition n’auraient-ils pas le droit de savoir à quoi sert l’argent public à l’heure où on nous répond souvent qu’il n’y a pas d’argent ? A ce jour, nous ne connaissons toujours pas les raisons justifiant ces subventions.
Les dossiers de demande de subventions pour les associations sont très exigeants pour les bénévoles qui les remplissent. Une commission attribue ces subventions au regard des éléments demandés. Nous n’acceptons pas (et au fond c’est bien cela que l’on nous reproche) de voter une subvention sans aucune donnée.
Nous attendons toujours de pouvoir consulter, comme pour n’importe quelle association, le budget prévisionnel qui doit nous aider à déterminer si nous devons accorder une subvention,
L’équité n’est donc pas respectée. L’égalité de traitement non plus.
Nous notons le fait que M. Debray se soit engagé à désormais régir cette subvention par une convention et espérons que la CMB en fera de même. Car la droite locale loue souvent les partenariats avec le privé. Étrangement, elle ne rechigne pas à soutenir l’apport de l’argent public en même temps qu’elle parle de baisse de la dépense publique. Quelle ironie ! Soyez certain d’une chose : ce discours aurait été le même pour une foire, ou une fête de l’Humanité locale !
Alors oui, nous sommes de gauche comme M. Leperchois le dit. « Bien pensants » (notons au passage le jugement de valeur), nous ne savons pas , mais nous faisons de notre mieux pour défendre nos valeurs républicaines.
Liberté, car nous n’appelons pas à interdire ce que nous ne soutenons pas.
Égalité, car toutes nos associations devraient avoir droit au même traitement.
Fraternité, car l’argent public devrait être réservé à ceux qui en ont le plus besoin.
Enfin parce que nous portons un projet politique, nous sommes souvent là pour manifester, c’est vrai. Mais il y a tellement de droits à défendre, tellement d’urgences à traiter, sociale, écologique et démocratique en premier lieu. C’est un autre point de divergence : quand nous manifestons pour défendre les droits humains et notre planète, d’autres nous critiquent et préfèrent le repli sur soi, ou le profit et prônent la méritocratie et l’individualisme au détriment de l’intérêt collectif.
Coutances est bien loin d’être une belle endormie. Elle est une petite ville dynamique culturellement, sportivement, et au niveau associatif, grâce aussi à l’engagement de nombreux bénévoles qui font vivre la cité au quotidien.
En prenant position, le moins que l’on puisse dire est que nous avons réveillé le débat démocratique : un de nos projet de campagne que nous continuerons de mener.